09/12/2014
Maroc

Les fontaines de Meknès en constante dégradation

Les fontaines
anciennes qui, jadis, faisaient partie intégrante du legs culturel,
social et religieux de la ville de Meknès, se trouvent aujourd'hui dans
un état de détérioration avancée et même en voie de disparition, et ce
en raison d'une exploitation accrue de l'eau et de l'urbanisation
galopante.

Ces fontaines qui renvoient à l'idée de partage d'un bien
disponible sans limitation, dans la mesure où toutes les zones
historiques de la cité ismaélienne (place Lahdim, Bab Mansour, la
Kasbah…) et ruelles de l'ancienne médina, quelle que soit leur
importance, étaient équipées de ces édifices afin de permettre aux
visiteurs et à la population de s'approvisionner en eau potable.

Si
ces fontaines précieuses étaient un équipement urbain important et
utile, elles sont cependant, pour la plupart d'entre elles, dans un état
de détérioration avancé et leur réfection doit être classée prioritaire
en raison de leur importance historique, sociale et religieuse. Selon
la régie autonome de distribution de l'eau et de l'électricité de Meknès
– RADEEM, il a été procédé en accord avec la commune urbaine à la
suppression de manière définitive d'environ 27 fontaines, 4 à Toulal et
23 situées dans des quartiers relevant du ressort territorial de la
commune urbaine, pour motif de gaspillage de l'eau par les habitants,
d'autant plus que ces quartiers sont raccordés au réseau
d'approvisionnement en eau potable. Sur 47 fontaines, 24 seront
également supprimées dans le cadre d'un accord-cadre entre l'agence et
la commune urbaine. L'objectif étant d'augmenter le nombre de maisons
raccordées au réseau de distribution d'eau potable et d'assainissement.

Le
chercheur et historien, Mustapha Benfayda, rappelle que les fontaines
traditionnelles à Meknès font partie intégrante du patrimoine
architectural de la ville et retracent son histoire, précisant que la
première fontaine édifiée dans la cité ismaïlienne remonte au 12ème
siècle à l'époque des Almohades. Évoquant le rôle majeur de ces
fontaines dans les quartiers et douars qui ne sont pas encore raccordés
au réseau d'approvisionnement en eau potable, il appelle à la
préservation des dernières fontaines en demandant un programme de
restauration.

Libération (Casablanca) – AllAfrica 04-12-2014